Marseille, 2600 ans d’histoire
Pourquoi Marseille est-elle appelée « la plus ancienne ville de France » ou encore « la cité phocéenne » ? Aujourd’hui, on vous propose de remonter le temps. Immersion au cœur de l’histoire de la ville de Marseille.
Le paléolithique : les premières traces de l’Homme
A cette époque, les premières traces d’occupation humaine sont remarquées dans les calanques marseillaises. En 1991, le plongeur Henri Cosquer signale sa découverte sous-marine, à environ six kilomètres au sud de l’actuel site de la ville. Ses exceptionnelles peintures rupestres sont datées d’entre 27 000 et 19 000 ans av. J.-C. Sa réplique à 90% verra le jour en 2022 à la Villa Méditerranée. En 2017, scientifiques, archéologues et experts se sont réunis pour enregistrer numériquement en 3D les galeries de la grotte. Plus de 200 figurations pariétales ont été recensées. Son entrée se situe aujourd’hui à 37 mètres sous le niveau de l’eau.
L’antiquité : la naissance de Μασσαλία (Massalia)
Qui a dit que la ville de l’amour n’était pas Marseille ?
La légende de Gyptis et Protis raconte la fondation de la ville vers 600 av. J.-C. Des marins, dont le commandant de flotte Protis, venant de Phocée, cherchaient des terres pour créer une cité.
Ils arrivèrent en bateau à la calanque du Lacydon, l’actuel Vieux Port. En arrivant, ils rencontrèrent Nannus, le roi des Ségobriges pour lui donner leurs amitiés et obtenir des terres. Ce jour-là, le roi était occupé aux préparatifs des noces de sa fille Gyptis, qu’il se préparait à donner en mariage à un gendre choisi pendant le banquet, selon la coutume nationale. La coutume voulait que la fiancée désigne elle-même l’heureux élu en lui tendant une coupe d’eau à l’issue du banquet. Frappée d’un coup de foudre, ce fut à Protis que Gyptis tendit la coupe. En cadeau de noces, Nannus fit don aux nouveaux époux d’une bande de littoral.
De là est née Massalia, l’actuelle Marseille, aussi appelée aujourd’hui « la cité phocéenne » en référence aux origines de son créateur. La cité se développa sous le modèle grec, avec son port, son agora, son théâtre, ses murailles et ses temples en l’honneur des dieux grecs. Les Massaliotes ont appris à cultiver la vigne et l’olivier. Le port a permis à Massalia de devenir une grande ville de commerce et d’échange, avec l’utilisation de sa propre monnaie.
En -49 av. J.-C., César part à la conquête de Massalia et l’assiège pendant 6 mois. Massalia, la grecque devient alors Massilia, la romaine. A partir de sa colonisation grecque, Massalia porte des valeurs d’ouverture sur le monde et s’impose rapidement comme une place d’échanges influente entre l’espace méditerranéen et le monde celtique. La ville compte entre 30 000 et 40 000 habitants, ce qui en fait le plus grand centre urbain de Gaule.
En plus d’une plaque commémorative au Vieux port se trouve sur la Canebière une représentation en céramique du banquet de mariage de Gyptis et Protis.
Le musée d’histoire de Marseille abrite aujourd’hui les vestiges de la civilisation grecque.
La fin du Moyen-Âge
Après une période mouvementée entre invasions, pouvoir, croisades, rivalités et temps troubles, Marseille est rattachée à la France en 1481. C’est alors que Marseille s’impose comme l’une des premières villes du royaume par sa population et par son port qui constitue le principal débouché français sur la Méditerranée. C’est d’ailleurs grâce à son rayonnement commercial et économique à l’échelle mondiale que la première Chambre de Commerce de France est née, en 1599.
Les temps modernes : Marseille rebelle
En 1660, Marseille se soulève pour défendre ses libertés et ses privilèges. La ville est alors soumise à l’autorité royale par les troupes de Louis XIV.
Marseille était en effet à l’époque l’un des plus grands comptoirs de chanvre au monde pour la fabrication et le commerce des cordages et élingues, souvent destinés aux navires qui se trouvaient dans le port de la cité phocéenne. C’est alors qu’en 1666 est construite l’actuelle célèbre Canebière, autrefois « la Cannebis » venant du terme provençal « canebe », terme qui provient lui-même du latin « cannabis », signifiant chanvre. En provençal, une plantation de chanvre s’appelle canebiera, d’où l’appellation « Cannebière » puis « Canebière ».
A la Révolution, le Roi Soleil fait construire de part et d’autre de la passe le fort Saint-Jean et la citadelle Saint-Nicolas pour protéger la rade de Marseille mais surtout pour contrôler une ville qui lui a longtemps été hostile. Ces édifices, dont les canons sont braqués sur la ville et ses propres citoyens, ont été un symbole fort du pouvoir royal à abolir.
Dévouée aux idéaux révolutionnaires, la ville lève un bataillon de fédérés pour se rendre à Paris, en juin 1792, afin de défendre la Révolution menacée. La reprise de leur chant de marche, initialement écrit par Rouget de l’Isle pour l’armée du Rhin, deviendra notre hymne national.
Le second empire, l’ère de la modernité
Le Second Empire est une nouvelle période faste pour Marseille. La ville de Marseille jouit de profondes mutations, notamment liées à son activité économique florissante. Pour répondre aux nouveaux besoins de la ville, Louis-Napoléon Bonaparte entreprend une vaste politique de construction et de modernisation des infrastructures déjà existantes.
À partir de 1852, il débloque les fonds nécessaires à la construction du palais de la Bourse et à la rénovation de l’Hôtel-Dieu.
Le Palais de la Bourse est le premier édifice élevé sous le Second Empire. C’est le point de départ de la grande vague de construction des édifices publics, à Marseille, au milieu du XIXe. Le Palais de la Bourse est l’incarnation-même du style Second Empire en France. Situé sur la Canebière, le bâtiment abrite depuis toujours le siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie Métropolitaine Aix Marseille Provence (CCIAMP). L’inauguration se tint en 1860, en présence de Napoléon III et de son épouse, la Princesse Eugénie.
En 1866 est inauguré le nouvel Hôtel-Dieu par Napoléon III le 15 novembre, jour de l’anniversaire de l’impératrice Eugénie.
La gare Saint-Charles est construite en 1848 pour l’ouverture de la ligne PLM (Paris – Lyon – Marseille).
Les industries se développent et les compagnies maritimes accompagnent l’essor de l’empire colonial. Dans les années 1840, le trafic maritime devient trop intense pour les capacités du Vieux-Port et une extension devient indispensable. Le trafic passe de près d’un million et demi de tonneaux en 1830 à près de 3 millions de tonneaux en 1847. Le gouvernement ordonne la construction du bassin de la Joliette, au nord du Vieux-Port, à travers un chantier colossal de près de 20 millions de francs.
De 1802 à 1842, les locaux de l’ancien couvent des Bernardines accueillaient à la fois la bibliothèque municipale, l’école des Beaux-Arts, le lycée Impérial, l’Académie de Marseille et le musée des Beaux-Arts. Devant le nombre d’étudiants grandissant d’années en années, la mise à disposition de l’ensemble des locaux de l’ancien couvent devient nécessaire. Le Palais des Arts est un monument marseillais initialement construit en 1864 pour accueillir la bibliothèque municipale et l’École des Beaux-Arts de Marseille. Il est situé au fond de la place Auguste-et-François-Carli, dans le quartier de Thiers dans le 1er arrondissement.
En 1852, Bonaparte pose la première pierre de la nouvelle version de la cathédrale de la Major, emblème de la puissance économique de la ville.
La construction du Palais du Pharo a été ordonnée par Napoléon III, alors empereur de France, pour son épouse, l’impératrice Eugénie. C’est lors de l’une de ses nombreuses visites à Marseille, en 1851, que Napoléon émet le souhait de se construire une résidence impériale dans la ville. La municipalité de l’époque y est très favorable, notamment pour le remercier de sa politique en faveur du développement de Marseille. La ville de Marseille débloque alors 1,2 million de francs pour acheter ce terrain. Cependant, la fin du second empire arrive en 1870 avant que les travaux du Palais ne soient terminés et l’Empereur déchu n’aura jamais eu l’occasion d’y séjourner.
La construction de la nouvelle Préfecture a donc débuté en 1862 et s’achèvera en 1866. Un monument culte qui s’inscrit dans la grande vague de construction de bâtiments publics à Marseille sous le Second Empire.
Après la sécheresse de 1834, le maire de l’époque pris la décision de construire un canal pour amener les eaux de la Durance jusqu’à Marseille, et ce « quoi qu’il advienne et quoi qu’il en coûte ». Pour célébrer ce grand événement qu’est l’arrivée de l’eau à Marseille, le Second Empire décida d’élever en 1961 à Longchamp un château-d’eau monumental à sa gloire et à celle du canal, dont les travaux s’achevèrent en 1969. Cette oasis de verdure de plus de 8 hectares comporte un château-d’eau édifié pour célébrer l’arrivée des eaux de la Durance dans la ville. Les jardins du palais sont ornés de multiples bassins, cascades et statues et ont même accueilli un jardin zoologique jusqu’en 1987. Cette réalisation emblématique du Seconde Empire a aussi été la dernière de cette période à Marseille.
De 1999 à 2001 est édifié le parc du 26ème Centenaire, sur le site d’une ancienne gare de marchandise, au cœur du 10ème arrondissement du Marseille. Son nom fait référence à la fondation de Marseille, il y a 26 siècles par les Grecs sous le nom de Massalia. Le parc possède 4 jardins thématiques : un provençal, un oriental, un africain et un asiatique.
Le troisième millénaire : un nouvel élan
À l’aube du troisième millénaire, Marseille profite d’un nouveau souffle dans le développement de sa ville et l’amélioration de son environnement. Le succès du projet Euroméditerranée, sa richesse culturelle et son potentiel économique sont désormais des atouts considérés et mis en avant, ce qui contribue à hisser Marseille au rang des plus belles métropoles.
Chez Novaclem, c’est aussi pour cela que nous apprécions tout particulièrement Marseille. Au-delà de ses récentes transformations qui permettent à la ville de grandir et se développer, elle est le fruit de plusieurs siècles d’histoire, dont les traces sont toujours visibles aujourd’hui ! Pensiez-vous que Marseille avait un tel passé ?
Dans l’article de la semaine prochaine, vous découvrirez les grands changements qui ont impacté Marseille ces dernières années. Restez connectés !
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